Thomas Lamy
Élu de Colomiers

Absentéisme à Colomiers : un signal d’alerte structurel confirmé par le RSU 2024


Le Rapport Social Unique (RSU) 2024, voté le 11 décembre 2025 en conseil municipal, est un document fondamental.

Il ne s’agit pas d’un simple exercice administratif, mais d’un outil de lecture de la santé réelle de notre organisation municipale, et donc de la qualité du service public rendu aux Columérins.

La lecture croisée du RSU de la Ville de Colomiers et de celui du CCAS, qui dépend directement de la mairie, met en évidence une réalité préoccupante : l’absentéisme atteint un niveau structurellement très élevé.

Une analyse à la bonne échelle : Ville + CCAS

En 2024, les agents permanents relevant de la collectivité columérine sont :

729 fonctionnaires (Ville),

153 contractuels sur emploi permanent (Ville),

99 agents permanents au CCAS.

Soit près de 980 agents permanents œuvrant chaque jour pour les habitants.

C’est à cette échelle réelle qu’il faut analyser l’absentéisme.

Un volume d’absences exceptionnel

Côté Ville

Le RSU 2024 indique que les fonctionnaires et contractuels sur emploi permanent cumulent plus de 33 500 jours d’absence sur l’année.

Rapporté aux effectifs permanents, cela représente environ 41 jours d’absence par agent et un coût de plus de 4.5 Millions sur l'année,

là où la moyenne nationale dans la fonction publique territoriale se situe autour de 17 jours.

Nous sommes donc à plus de deux fois la moyenne nationale.

Côté CCAS

Le RSU 2024 du CCAS fait état de 3 791 jours d’absence cumulés en 2024 pour une structure d’une centaine d’agents.

Ces absences représentent un coût direct global de 504 260 €, hors coûts indirects (désorganisation des services, remplacement, surcharge des équipes).

Ville + CCAS : une réalité consolidée

Pris ensemble, la Ville et le CCAS cumulent donc plus de 36 000 jours d’absence en 2024, pour près de 1 000 agents permanents.

Ce niveau d’absentéisme ne peut plus être qualifié de conjoncturel.

Il est structurel.

Les agents ne sont pas responsables

Il est essentiel de le rappeler avec clarté :

ce niveau d’absentéisme n’est pas un problème individuel.

Quand plus de 70 % des agents permanents ont été absents au moins une fois dans l’année, ce n’est ni un défaut d’engagement, ni un manque de motivation.

C’est un signal d’alerte collectif sur :

la charge de travail,

la pénibilité de certains métiers,

l’organisation du travail,

et parfois le manque de reconnaissance.

Les métiers les plus exposés sont connus :

ATSEM, agents techniques, agents d’entretien, personnels des écoles, restauration collective, entretien des espaces publics.

Des métiers essentiels, souvent féminisés et physiquement exigeants.

Les arrêts maladie racontent une histoire : celle d’équipes qui s’épuisent.

Un paradoxe préoccupant

Près de 70 % du budget de fonctionnement de la collectivité est consacré aux charges de personnel.

C’est un effort budgétaire considérable.

Pourtant, le RSU met en évidence :

un absentéisme record,

un turn-over important,

des accidents du travail concentrés dans les métiers de terrain,

et une organisation de plus en plus complexe.

La masse salariale augmente, mais les agents ne vont pas mieux.

Ce paradoxe mérite d’être posé avec sérieux.

Une bureaucratisation progressive

Le RSU confirme également une évolution structurelle profonde :

en 2020, 78 % des effectifs relevaient de la catégorie C,

en 2024, ils ne sont plus que 70 %.

Dans le même temps :

la catégorie B atteint 19 %,

la catégorie A 11 %.

Concrètement : moins d’agents de terrain, plus de strates intermédiaires et d’encadrement, sans amélioration visible pour les agents ni pour les usagers.

Regarder la réalité en face

Le RSU est une photographie humaine.

Il montre des services qui tiennent grâce à l’engagement des agents, mais aussi une fatigue qui s’installe durablement.

Si les causes organisationnelles de cet absentéisme ne sont pas traitées, c’est la qualité du service public columérin qui sera fragilisée.

Prendre soin des agents n’est pas un luxe.

C’est une nécessité.

Article de Thomas Lamy, élu de Colomiers, citoyen engagé pour sa ville.


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